L’impala et le guépard
Devant les médecins, on se sent aussi impuissants que cet impala entre les pattes des fauves, … ils soufflent le chaud et le froid. Un coup il faut attendre pendant des mois, et puis à la visite d’après, tout s’accélère, le traitement commence la semaine d’après… Et quand on croit enfin comprendre le système, on change de médecin, d’hôpital… il faut tout reprendre à zéro… et repartir pour des mois d’attente, sans vraiment comprendre pourquoi. Et on vous explique ça comme si le temps n’avait aucune importance : « Il faut agir étape par étape ».
« Un sourire, peut-être ? », m’a demandé le médecin au moment de sortir du bureau, d’un air de dire que je n’étais vraiment pas conciliante. Est-ce qu’elle peut concevoir que depuis ce rendez-vous je n’ai pas passé une seule nuit « correcte », sans cauchemar, insomnie, réveil en sueur, la boule au ventre, le cœur en vrac ????
Je suis remontée comme une pendule contre les gynécologues. Ce que je vais dire est sans doute un cliché, mais pour en avoir fréquenté un grand nombre ces 3 dernières années, j’ai tout de même l’impression qu’il y a plus de mégalomanes que la moyenne dans la profession. Sous prétexte qu’ils ont la possibilité de donner la vie aux personnes qui, comme nous, ne peuvent pas y accéder naturellement, certains se prennent un peu pour Dieu…
Sur ce thème, je viens de terminer l’excellent dernier roman de Martin Winckler Le chœur des femmes. L’histoire d’une interne, brillante technicienne en gynécologie, qui se retrouve en stage contre son grès chez un médecin qui appréhende ses patientes autrement… Moi qui n’avais pas trop aimé La maladie de Sachs, j’ai dévoré ce pavé de 550 pages en une semaine (les insomnies aidant…).