Une bonne nouvelle…
(enfin ça dépend pour qui)
En trois ans, on en a vécu des annonces… Annonces fanfaronnes, spectaculaires, conventionnelles, timides, délicates,… à leur manière, elles nous ont toutes fait souffrir, même si dans le fond, nous étions heureux pour les futurs parents. L’annonce qui m’a le plus fait souffrir, paradoxalement, c’est la Fiv réussie d’une copine : c’était le second couple pmiste qui réussissait sa Fiv 1 dans notre entourage en quelques mois… et venant de louper la nôtre, je me suis vraiment sentie en reste. C’est affreux et horriblement égoïste comme sentiment, mais il faut dire les choses comme elles sont : j’ai pleuré pendant deux jours.
Pour revenir au sujet principal, nous sommes nous-mêmes actuellement dans la position d’annoncer notre heureux événement. Or, l’autre jour, nous nous sommes retrouvés dans une fête où nous connaissions beaucoup de monde ; certains savaient, d’autres pas encore, mais comme ce sont des gens à qui l’on tient, on avait envie de partager ce bonheur avec eux.
Mais voilà… il y avait là un couple que nous savons infertile, par bouche-à-oreilles, sans en avoir jamais parlé avec eux. C’est un couple qu’on apprécie, mais sans les connaître plus que ça et avoir de discussions intimes. Ma hantise était donc de devoir faire l’annonce devant eux… J’ai profité du début de la soirée pour distiller en tête-à-tête les annonces aux plus proches, en épargnant à ce couple les effusions associées…
Puis notre hôte a sabré une bouteille de champagne pour fêter l’événement : un petit groupe de proches s’est isolé dans la cuisine pour célébrer ça. Cela n’a pas manqué : le couple a débarqué, et comme ils ne sont pas cons, ils ont bien fini par comprendre. J’ai vu la jeune femme partir discrètement avec son verre : elle devait avoir besoin de digérer ça tranquillement.
Toute la soirée, je n’ai cessé de penser à ce couple. Je me projetais dans le regard de cette jeune femme. Je me revoyais quelques mois plus tôt, en train de « faire semblant de vivre » en société, tout en me consumant de l’intérieur. Cela m’a rendue triste.
Je me suis aussi sentie nulle et impuissante. Incapable de lui dire quelque chose, ne la connaissant pas assez. Qui aurais-je été pour me permettre de rentrer ainsi dans son intimité ? Avait-elle au moins l’envie ou la force d’en parler ? Qu’aurais-je pu lui dire ? Ce sont peut-être de fausses excuses et un manque de courage de ma part…
Une amie présente m’a dit : « Votre bonheur ne fait pas leur malheur, tu sais, ils doivent quand même se réjouir. » Honnêtement, j’en doute. De mon côté, les grossesses des autres ne m’ont jamais donné d’espoir : elles m’ont toujours fait ressentir plus profondément mon état d’infertile.
Alors voilà, on a fait comme si de rien n’était. C’est nul… Et puis ils n’ont finalement pas échappé à l’annonce spectaculaire avec le champagne et tutti quanti.
Peut-être que je focalise sur notre propre expérience et que je me monte tout un film… En tous les cas, je me dis qu’il n’y a pas de formule d’annonce miracle pour épargner nos congénères… Ou si vous en avez une, je suis preneuse !!!!