Mes congénères (re)
Avons-nous un radar pour nous reconnaître, pmettes ou autres humains en mal d’enfant ? Je me le demande de plus en plus… L’année dernière, je me souviens d’une discussion avec un collègue. Je le voyais pour la deuxième fois, nous étions autour d’un mange-debout à une réception professionnelle rasante, et au bout d’un quart d’heure – je ne sais comment - il me parlait de ses spermogrammes, de comment il avait du quitter une réunion de boulot, traverser la France en bagnole à toute blinde, pour aller « féconder » sa femme au bon moment !
Aujourd’hui, à une réception professionnelle, je discute avec une collègue d’une autre région que je vois rarement et avec qui je ne suis pas du tout intime – autour d’un mange-debout, encore (c’est peut-être la clé du mystère). On parle de choses et d’autres, et puis comme elle fait allusion à une maladie dont elle a souffert, je lui demande des nouvelles. Elle m’explique qu’elle est en rémission pendant 5 ans, et qu’elle ne peut pas faire de projets personnels et elle parle même, très émue, de maternité. Je lui explique que j’ai aussi l’incertitude de pouvoir être mère un jour ; on échange alors pendant un bon moment sur nos sentiments parfois ambivalents, sur l’importance que ce projet parental revêt pour nous, sur l’adoption…
Voilà comment je me retrouve à nouveau à parler pma avec quelqu’un que je connais à peine ! Et je suis prête à parier que si je n’avais pas été pmiste, elle ne m’aurait pas confié ce secret ou peut-être ne l’aurais-je pas entendu… Ou alors il y a peut-être un ange gardien de la pma qui mets des personnes sur notre route pour nous aider à mieux vivre nos histoires, à comprendre certaines choses et à évoluer… Je me suis notamment dit, en parlant avec cette fille, que sa première chance était sa guérison : et ça, ça fait relativiser !